Frantz Adam

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Frantz Adam
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
VillejuifVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Conflit

Frantz Adam, né le [1] à Bourg-en-Bresse et mort le à Villejuif[2], est un psychiatre français connu pour avoir photographié la Première Guerre mondiale en particulier dans les tranchées alors qu'il était militaire dans l'armée française[3]. Il est enterré au cimetière de Vanves[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Diplômé de la faculté de Lyon en 1912, il commence sa carrière en tant que médecin adjoint à l'asile de Châlons-sur-Marne. Mobilisé en août 1914, il est affecté à un hôpital de l'arrière. Dès le mois de novembre, il intègre sur sa demande le 23e régiment d'infanterie, où il sert jusqu'en 1918. Il est blessé à deux reprises, en 1915, notamment à la bataille de La Fontenelle.

Au sortir de la Grande guerre, à trente-deux ans, Frantz Adam est nommé médecin chef de l'asile de Rouffach[4] dans une Alsace reconquise. Il tente de donner un peu plus d'humanité au traitement des malades. Officier de réserve, il est mobilisé en 1939. Il est fait prisonnier à la suite de l'offensive de mai 1940[4].

Expulsé, il est nommé par le régime de Vichy médecin chef de la Chartreuse[4], dans le Périgord, où sont relogés un grand nombre d'Alsaciens. Il y est confronté aux conséquences du rationnement, dont la mise en œuvre est faite au détriment des aliénés et met en péril « l'existence de nos malades »[5]. Il est le premier, le 28 avril 1941, à dénoncer officiellement l' « hécatombe des fous »[6].

Le photographe[modifier | modifier le code]

Il était équipé d'un Vest Pocket Kodak[Note 1] à soufflet — l'appareil portatif le plus utilisé à l'époque — qui lui a permis de faire environ trois cents photographies du front [1]. Celles-ci présentent les principaux lieux d'affrontement du front occidental, la Somme, Verdun, le Chemin des Dames, et développent des thématiques variées : la vie quotidienne sur le front, le traitement des prisonniers, les corps des soldats morts au combats, les moments de détente ou d'ennui, la camaraderie au sein de l'unité.

L'ensemble du fonds Adam (cinq cents photos, réparties en vingt-trois enveloppes) a été conservé et transmis par la famille à l'agence France-Presse en 2005. Il y a également un album contenant, outre les clichés d'Adam, ceux d'autres photographes, l'échange de photographies entre amateurs étant alors une pratique courante (le 23e régiment d'infanterie, où servait Adam, comprenait en effet dans ses rangs trois autres techniciens chevronnés : Joseph et Loys Roux, et Joseph Saint-Pierre). Lors du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'AFP décide de réaliser un ouvrage à partir de ce fonds photographique[1].

L'œuvre dans sa globalité est reconnue pour sa qualité : « Les clichés de médiocre qualité se comptent sur les doigts d'une main. L'historien André Loez et le journaliste Alain Navarro, auteurs d'un remarquable travail de contextualisation, ont tenu à les laisser »[1].

Famille[modifier | modifier le code]

  • Son frère André Adam, né le à Bourg-en-Bresse et mort le à Pont-d'Ain, a été combattant lors de la Première Guerre mondiale et fait prisonnier le . Il est après-guerre, curé puis aumônier à Bourg-en-Bresse[1].
  • Frantz Adam a épousé Marie Edmée Arnaud, fille de François-Léon Arnaud qui fut une des figures les plus marquantes de la psychiatrie en France au début du XXe siècle.

Décorations[7][modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Frantz Adam, « Voyons…, de quoi s’agit-il ? » (Foch). La question d’Alsace-Lorraine exposée aux anciens combattants », Amédée Legrand, , 145 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir Vest Pocket Kodak sur camerapedia.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Yann Prouillet, « Adam, Frantz (1886-1968) », sur crid1418.org, .
  2. « État civil de Bourg-en-Bresse, année 1886, p. 1 », sur archives-numerisees.ain.fr.
  3. Antoine Flandrin, « Frantz Adam, photographe des tranchées », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b et c I. von Bueltzingsloewen, L’Hécatombe des fous. La famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’occupation., p. 455, Champs histoire, Paris, 2009 (ISBN 978-2-0812-2479-7).
  5. F. Adam, « Des moyens propres à sauvegarder l'existence de nos malades chroniques en période de carence alimentaire. », in AMP, p. 96-100, Paris, 28 avril 1941.
  6. I. von Bueltzingsloewen, L’Hécatombe des fous. La famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’occupation., p. 191, Champs histoire, Paris, 2009 (ISBN 978-2-0812-2479-7).
  7. « Fiche matricule - ADAM Francisque, Xavier (matricule 673) - (1906) », sur www.archives.ain.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]